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van gogh - Page 2

  • Revue de presse BD (139)

    Extraits de la revue de presse illustrée publiée dans l'hebdo Zébra.

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  • Hokusai (1760-1849)****

    Le Grand Palais propose jusqu'au 18 janvier 2015 la plus grande exposition hors du Japon des œuvres du maîtrewebzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,kritik,critique,hokusai,expo,grand palais,estampe,ukiyo-e,edo,gakyo rojin,peinture,mont fuji,hiroshige,kabuki,van gogh,cézanne,monet,aurélie dekeyser de l'estampe japonaise, Hokusai, chouchou des Français.

                  Cette rétrospective est presque exhaustive, retraçant la vie de l'artiste, de son apprentissage dans un atelier de xylographie à ses dernières œuvres qu’il signe « Gakyō Rôjin », littéralement « vieux fou de peinture ».

                  On peut suivre l’itinéraire de l’artiste et sa production foisonnante, scandée par les noms différents qu’il s’est donnés. Au cours de sa carrière, Hokusai change cinq fois son nom d'artiste, comme pour affirmer à chaque fois une nouvelle période, conscient des étapes de son parcours artistique.

      Et c'est peut-être le défaut de cette exposition  d'être aussi détaillée. En effet, malgré le talent indéniable d'Hokusai, certaines œuvres majeures sont fondues dans la masse.

      Orphelin adopté, Hokusai est né à Edo (ancien nom de Tokyo) en 1760 et commence à dessiner à l'âge de 6 ans. Il devient peintre d'estampe chez un portraitiste d'acteurs de théâtre Kabuki. Commence ainsi sa formation au genre de « l'Ukiyo-e » qui signifie « images du monde flottant » dont il deviendra avec Hiroshige la figure majeure dans les années 1830.

      Cette notion philosophique  incite les artistes à s'éloigner des conceptions matérialistes et à peindre dans une perspective shintoïste (mélange de polythéisme et d'animisme) la fusion entre l'homme et la nature. Selon Hokusai, l'art de la peinture ne devait briser l'harmonie du tout, mais bien rendre hommage à cette nature sacrée.

      Les images du quotidien, la vie des courtisanes, artisans, paysans, pécheurs, sumos ou acteurs de théâtre peuplent ses œuvres.

      L'artiste évite l'anecdote par la maîtrise du trait qui permet une grande stylisation et force de composition.

      Les estampes étaient réalisées sur bois (souvent de cerisier très dur), gravé au canif. Les lignes très fines permettent le travail quasi miniaturiste de certaines scènes. Le bois est ensuite encré, d'abord à l'encre noire pour faire apparaître le dessin sur le papier de riz. L'opération est renouvelée plusieurs fois puisque chaque couleur est traitée séparément.

       Ces « Ukiyo-e » sont à l'époque tellement courantes qu'elles servent parfois de papiers d'emballage à des poteries ou autres objets du quotidien. Mais c'est un art à part entière qui existe de manière autonome, contrairement à l'estampe chinoise qui fera toujours office d'illustration de texte.

      L'exposition présente aussi quelques « shungas », représentations érotiques offertes aux jeunes mariés et des mangas (esquisses ou croquis spontanés).

       Positions anatomiques, faune et flore sont recensées et ont été publiés en recueils, offrant ainsi aux élèves d'Hokusai un véritable catalogue de formes pour s'exercer.

    (...)

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  • Mathurin soldat****

    Le centenaire de la déclaration de la guerre de 14-18 a donné lieu à une rafale d’albums de BD sur cewebzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,kritik,critique,mathurin soldat,maadiar,mathurin méheut,louis-ferdinand céline,lamballe,tardi,grande guerre,14-18,commémoration,blog-bd,van gogh,pélimantin thème, dont les éditeurs de sont emparé. Certains diront que ça valait quand même mieux qu’une nouvelle guerre mondiale pour fêter l’événement.

    Au milieu des célébrations, quelques couacs, dont le refus de J. Tardi de collaborer avec la mission du centenaire : «J'entendais déjà se prononcer des discours officiels bon teint qui allaient sublimer le magnifique sacrifice des soldats alors qu'on les a pris pour du bétail à l'époque. Je ne me voyais pas participer à cette mascarade.»

      Ce n’est pas facile d’être républicain et pacifiste en même temps ; ce n’est pas facile non plus, quand on évoque la « Grande guerre » comme Maadiar dans « Mathurin soldat », de passer derrière L.-F. Céline et son « Voyage ». Comment parler du crime de sang légal quand on n’a pas soi-même fréquenté ces ténèbres, dont il est difficile de revenir ? Désormais, dans le langage froid de la médecine moderne, on parle de « stress post-traumatique » ; et les frappes sont « chirurgicales » - autrement dit la science a pour vocation de dissimuler la bestialité.

      Quelques planches diffusées sur son blog-BD m’ont donné envie de lire la suite des aventures très vraisemblables,  très pitoyables et donc très humaines du soldat Mathurin et ses potes de tranchée. Heureusement, car je n’avais même pas compris que Maadiar fait revivre Mathurin Méheut, artiste-peintre breton monté au front. Si j’avais eu la bobine de Méheut en tête, je l’aurais reconnu car Maadiar l’a bien caricaturé. Dès le début de l’album, on le comprend, car la déclaration de guerre surprit Méheut au Japon, où il avait accompagné un savant naturaliste pour illustrer ses travaux.

      C’est astucieux de la part de Maadiar, lui-même artiste, de passer par le truchement du regard d’un peintre pour raconter la guerre. Il y a une quinzaine d’années, une exposition fut organisée à Rennes des croquis effectués par M. Méheut sur le front. Méheut était particulièrement doué pour le dessin sur le vif, et ses meilleurs croquis font penser à Van Gogh, quoi que la notoriété du Breton soit loin d’être aussi grande (à peu près inconnu en dehors de la Bretagne, il a un petit musée dans la ville de Lamballe). Dans la BD de Maadiar, on voit la femme de Méheut distribuer ses lettres illustrées autour d’elle, jusqu’à attirer l’attention de l’édile local, en mal de distractions patriotiques pour ses électeurs. Maadiar met cette phrase (apocryphe ?) dans la bouche de Méheut : « Une femme qui reçoit cinq lettres par semaine ne peut pas quitter son mari. »

      Nul effort pour tenter de rendre la guerre esthétique dans cet album, comme c’est le cas dans 99% des cas au cinéma. Du moins ce n’est pas une esthétique guerrière que celle de Maadiar, qui a plutôt essayé de restituer celle de Méheut. La BD est fidèle aux témoignages qui soulignent l’absence d’héroïsme de la guerre moderne, dans laquelle le simple soldat est le jouet du hasard (Félix Vallotton insiste sur l’aspect  « mathématique » de la guerre de 14-18 - guerre de polytechniciens irresponsables mais pas coupables) et le trouffion n’a pas plus de prise sur les événements qu’un politicien n’a de prise aujourd’hui sur la concurrence économique et ses conséquences.

      Aux jeunes engagés en quête d’aventure (le jeune Céline), la guerre moderne offre donc le contraire de ce que les sergents-recruteurs promettent – passivité, attente, contrainte accrue ; elle exige plus de masochisme que de sadisme. Comme elle s’étire en longueur, la guerre devient un turbin presque ordinaire, une routine, et les conversations entre soudards ressemblent à des conversations entre collègues de travail sur un chantier (où le casque et les masques sont de rigueur aussi). Les guerres romantiques appartiennent au passé, et la poésie est désormais au niveau de l’algèbre. Cela, Maadiar l’a bien rendu dans sa BD, en le soulignant par quelques cases ironiques ici ou là.

     Mathurin soldat – Un crayon dans le canon, par Maadiar, éds. du Pélimantin, 2014.

     

     

  • Strip Lola

    Le nouveau strip hebdomadaire de Lola (par Aurélie Dekeyser) :

     

    SOUVENIR D'ARLES

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  • Revue de presse BD (100)

    Spéciale "diable, humour et censure"

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    + A l'occasion de la centième édition de cette revue de presse, petit clin d'oeil à René Wischinski, jeune humoriste allemand exposé actuellement à Vienne à "L'Espace 66", qui doit son nom au fait que c'est la galerie la plus étroite du monde (66 cm de large) ; la sélection de dessins est d'ailleurs sur le thème de la... claustrophobie. Quelques-uns des dessins exposés sur le site du Spiegel (pour les germanophones).

    + Un dessin de Plantu, représentant le pape Benoît XVI en train de sodomiser un petit garçon, a conduit l'éditeur (distrait) Bayard, pour ne pas mécontenter sa clientèle, à envoyer au pilon les 3.000 ex. du livre reproduisant ce dessin. Peu de temps après s'être mis les représentants de la communauté juive à dos en prenant la défense de Dieudonné, Plantu doit affronter cette fois les représentants officiels du nouveau testament. On note que ce dessin est aussi blasphématoire à l'égard de la démocratie, puisque Plantu fait dire au petit garçon : "Quitte à se faire enculer, autant aller voter dimanche."

    + Une bande-dessinée pourrait bientôt être la cible de la censure, "Yacht people", produite par le petit lobby pro-iranien d'Alain Soral, "Egalité et Réconciliation". Décidément le duo Dieudonné-Alain Soral a le don de taper sur les nerfs des nostalgiques des aventures de "Bibi et Fricotin" ou de "Blondin et Cirage".

    + Friands d'humour noir multicolore, vous ne manquerez pas les dernières mises à jour du blog-bd de Joan Cornella.

    + Au mois de juin sera diffusé un documentaire de Paul Cox inédit en France, éclairant l'aspect mystique de l'oeuvre de Van Gogh, sans lequel celle-ci est difficilement compréhensible, ou bien réductible aux crises de folie du peintre et à la cote mirobolante de ses oeuvres.

    + Le dessin de la semaine est un gag de Mix et Remix intitulé "Le Psy" :

     

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  • Réduction de tête

    ...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque).

     

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    par Antistyle

     

     

  • Van Gogh, le Suicidé de la Société***

    Les rapports entre l’art et la psychanalyse sont houleux depuis le début. Le jugement de l’art et dewebzine,bd,zébra,gratuit,bande-dessinée,fanzine,kritik,critique,antonin artaud,van gogh,suicidé de la société,karl kraus,psychanalyse,art,médecine,psychiatrie l’artiste, à travers l’analyse de son œuvre, suivant une méthode appliquée très tôt par Freud et ses disciples, n’a pas manqué de se heurter à la résistance de certains artistes. D’abord parce que cette méthode a été utilisée par Freud dans un but polémique de dénigrement des opposants à ses thèses ; l’adversaire était disséqué, jusqu’à débusquer sa tare ou son aliénation et requalifier son hostilité en maladie.

    On comprend qu’un tel procédé ait pu rencontrer une résistance ; le cas de Karl Kraus (1874-1936) est le plus fameux, qui choisit d'affronter Freud, après que celui-ci renonça à rallier Kraus, brillant journaliste viennois, à sa cause, à l’aide de réparties et d’aphorismes cinglants (« La psychanalyse est cette maladie mentale qui se prend pour sa propre thérapie ».) La défense de Kraus va au-delà de son cas personnel, puisque il s’agit de défendre l’art contre la psychanalyse, que celle-ci tend, selon Kraus, à désacraliser.

    Par la suite, la tentative de certains psychanalystes et psychiatres d’établir une nouvelle norme éthique et sociale acceptable, déborde le cadre des recherches de Freud, même s’il est indéniable que les méthodes de la psychanalyse pour s’imposer furent analogues à des méthodes cléricales, reprenant le principe de la mise à l’index et de la censure.

    Le cas d’Antonin Artaud est particulièrement émouvant, car de graves problèmes de santé dès l’enfance et la difficulté supplémentaire à vivre qui en a résulté ont placé Artaud entre les mains des médecins-psychiatres. Cette maladie explique aussi l’effort d’Artaud pour trouver dans l’art et toutes sortes de religions différentes une «porte de sortie». «Van Gogh, le suicidé de la société», bref ouvrage commis tardivement par Artaud afin de défendre Van Gogh et protester contre sa réputation d’artiste aliéné, en affirmant au contraire son innocence, Artaud se venge lui-même des psychiatres ; il voit manifestement dans Van Gogh un frère spirituel.

    « C’est ainsi qu’une société tarée a inventé la psychiatrie pour se défendre des investigations de certaines lucidités supérieures dont les facultés de divination la gênaient. », écrit Artaud, avec une force polémique et développant une argumentation qui ne sont pas sans rapport avec ceux de Kraus précédemment, bien que la nature des « facultés de divination » évoquées par Artaud restent vagues.

    « On peut parler de la bonne santé de Van Gogh qui, dans toute sa vie ne s’est fait cuire qu’une main et n’a pas fait plus, pour le reste, que se trancher une fois l’oreille gauche, dans un monde où on mange chaque jour du vagin cuit à la sauce verte ou du sexe de nouveau-né flagellé et mis en rage, tel que cueilli à la sortie du sexe maternel. »

    Dans ce passage ironique, on saisit le différend qui oppose l’artiste aux représentants de l’ordre et de la morale publics. La société ne peut pas juger Van Gogh, dont Artaud fait une sorte de martyr, car la société donne elle-même tous les signes d’aliénation et de violence.

    Il ne s’agit pas de nier les tourments de l’âme de Van Gogh pour Artaud, mais de dénier à la médecine le droit de les réduire à un symptôme clinique.

    Ce petit livre est le témoignage à charge d’un artiste contre le monde moderne.

    Van Gogh, Le Suicidé de la Société, Antonin Artaud, Gallimard.